Edsger Dijkstra

Edsger Dijkstra

Naissance 11 mai 1930 Rotterdam
Décès 6 août 2002
Nationalité néerlandaise
Formation Gymnasium Erasmianum (en) (jusqu'en 1948) Université de Leyde (jusqu'en 1956) Université d'Amsterdam (doctorat) (jusqu'en 1959) Université du Texas à Austin Université de Cambridge
Activités Mathématicien, ingénieur, informaticien, physicien, professeur d'université
Conjoint Maria C. Debets

Edsger Wybe Dijkstra (prononciation : [ˈɛtsxər ˈwibə ˈdɛɪkstra]1), né à Rotterdam le 11 mai 1930 et mort2 à Nuenen le 6 août 2002, est un mathématicien et informaticien néerlandais du xxe siècle. Il reçoit en 1972 le prix Turing pour ses contributions sur la science et l’art des langages de programmation et au langage Algol. Juste avant sa mort, en 2002, il reçoit le prix PoDC de l'article influent, pour ses travaux sur l'autostabilisation. L'année suivant sa mort, le prix sera renommé en son honneur prix Dijkstra.

Biographie

Après des études de physique théorique, il s'engage dès 1955 dans le domaine de l'informatique alors naissante, dont il est l'un des pionniers les plus éclairés. Dijkstra avait une écriture manuscrite très lisible et a toujours refusé d'utiliser un traitement de texte, malgré son domaine d'activité, préférant la lettre manuscrite photocopiée. Luca Cardelli a créé une fonte « Dijkstra » en son honneur, qui imite son écriture régulière. Dijkstra référençait toutes ses lettres par EWD suivi d'un nombre, la dernière étant la lettre EWD 1318.

Le système d'exploitation THE

Enseignant à l'université technique d'Eindhoven, il commence à se faire connaître en matière de systèmes avec THE Operating system, un système construit en couches d'abstraction successives et idéal pour l'enseignement (« THE » est un jeu de mots sur l'acronyme de son université Technische Hogeschool Eindhoven, école polytechnique d'Eindhoven). Fort de l'expérience d'écriture de ce système, il formalise le concept, avant lui diffus, de sémaphore puis introduit le concept de « section critique » avec deux exemples devenus classiques : le problème des lecteurs et des rédacteurs et le dîner des philosophes.

L'instruction GOTO

Constatant les dégâts provoqués par l'usage incontrôlé de l'instruction goto en programmation, il rédige en 1968 pour les Communications of the ACM un article qu'il nomme « A Case against the GOTO Statement » (« Un Procès contre l'instruction GOTO »). Voulant publier rapidement l'article sous la forme d'une lettre à l'éditeur, l'éditeur Niklaus Wirth le rebaptise « Go To Statement Considered Harmful » (« L'Instruction Go To considérée comme nuisible »). Ce nouveau titre, tout autant que le propos de l'article, devient alors célèbre dans le milieu de l'informatique. Les titres de la forme « X considered harmful » se multiplient, jusqu'à un « Dijkstra considered harmful »3 ». L'instruction goto est rapidement marginalisée, et presque éliminée, par la programmation structurée (concept de Wirth et Dijkstra, présenté entre autres dans EWD 268 [archive]). En programmation structurée, le goto est remplacé par des instructions comme if … then … else …, while … do, repeat … until qui furent introduites par Wirth dans Algol W : chaque instruction contient une seule entrée et une seule sortie, ce qui rend enfin possible des tests systématiques exhaustifs impossibles avec le « code spaghetti ». Des conditions peuvent aussi être imposées à l'entrée unique et des caractéristiques postulées à la sortie unique, ce qui ouvre la porte à des outils ajoutés à la syntaxe, comme assert (voir Logique de Hoare) et plus tard à la programmation par contrat du langage Eiffel.